La métropole rennaise est en pleine mutation avec l’édification d’un nouveau modèle de développement économique et urbain, basé sur les principes de mobilité et de développement durable, feuille de route du Plan Local d’Urbanisme de la capitale bretonne, baptisé « Rennes 2030 ».
Au cœur de cette métamorphose urbaine, le projet de la ZAC EuroRennes (58 ha) repose sur la modernisation de la gare en un pôle d’échanges multimodal, ainsi que sur la revitalisation, notamment économique, des fonciers ferroviaires situés en ville et appelés à devenir la nouvelle vitrine de l’attractivité rennaise, tant au niveau régional qu’hexagonal.
Les voies ferrées ont longtemps coupé Rennes en deux, concentrant l’essentiel du développement urbain, commercial et touristique au nord de la ville. Avec EuroRennes, le paysage se transforme pour faire enjamber le faisceau ferré à des voies piétonnes et cyclables. Du centre historique au Colombier, via l’esplanade Charles de Gaulle et vers la rue de l’Alma, le centre névralgique de la capitale est ainsi amené à s’étendre naturellement vers le sud.
Ces liaisons douces offrent également la possibilité de reconnecter le sud aux grands équipements culturels de la métropole. Ce quartier en devenir mixe ainsi harmonieusement les codes d’un lieu de vie et de culture avec les attraits d’un pôle économique hyper-connecté, le tout à 15 minutes du centre-ville historique.
Situé à proximité immédiate de la gare, qui relie depuis 2017 Rennes à Paris en 1h25, et au pied de la nouvelle ligne de métro dont la livraison est prévue pour 2019, l’îlot Beaumont a la particularité de concentrer l’ensemble des enjeux portés par EuroRennes.
Le PLU « Rennes 2030 » a identifié plusieurs axes de développement majeurs pour la ville, notamment l’extension du centre-ville et la reconquête des quartiers en bordure du faisceau ferroviaire. C’est pourquoi, ce sont rapidement retrouvés autour de la table Rennes Métropole, la Ville de Rennes, Territoires Publics, aménageur de la ZAC EuroRennes, SNCF Immobilier, propriétaire du foncier ferroviaire, et Espaces Ferroviaires en charge de la valorisation de ce foncier, afin d’imaginer de nouveaux modes de co-production urbaine. L’îlot Beaumont - une parcelle de 5 000 m2 localisée entre le boulevard de Beaumont et les voies ferrées - est emblématique de cette démarche partenariale public-privé.
En tant que maître d’ouvrage de l’îlot, Espaces Ferroviaires a programmé la construction de deux immeubles de bureaux et un immeuble qui accueillera une programmation diversifiée de logements et des services et commerces en rez-de-chaussée. Ce projet se caractérise par une volumétrie compacte, un apport de lumière important, le maintien de la biodiversité et le recours à des matériaux pérennes.
Legendre Immobilier, filiale du groupe Legendre, s’est vu céder les droits à construire sur cet îlot.
Afin d’apporter une réponse architecturale aussi exemplaire que ce projet de reconversion d’un foncier ferroviaire stratégique, Legendre Immobilier et Espaces Ferroviaires ont imaginé un concours d’architecture associant des équipes d’envergure européenne et des équipes rennaises. Avec pour ambition affichée l’émergence d’un geste architectural à la fois emprunt de l’histoire rennaise et résolument ancré dans une démarche durable intégrant les nouveaux usages.
Ce concours a permis de sélectionner le duo formé pour l’occasion par l’Atelier Kempe Thill (néerlandais) et l’Atelier 56S (rennais) et leur proposition directement inspirée de l’œuvre de Georges Maillols, grand architecte rennais spécialiste de la rénovation urbaine dans les années 1960-70, qui a contribué à refaçonner sa ville en y édifiant plus de 10 000 logements.
Le projet remarquable de ce duo se veut ouvert sur la ville et la vie, avec des logements largement ensoleillés, bénéficiant d’une vue de qualité sur Rennes et surplombant des rez-de-chaussée animés et conviviaux où se rencontrent les usagers des trois immeubles et les habitants du quartier.
L’identité forte des trois bâtiments, caractérisé par leur volumétrie et leur architecture, répond aux attentes urbanistiques marquées de ce nouveau quartier.
L’équipe de conception a cherché à réaliser la structure la plus fine possible afin que la majorité de la façade soit vitrée. Celle-ci cherche à s’effacer en reflétant le ciel et le contexte urbain, devenant presqu’invisible.
Progressivement, la volumétrie s’affine de telle sorte que la lumière naturelle et le soleil puissent pénétrer à flots dans les failles pour les illuminer. Les logements et les bureaux bénéficient ainsi d’un ensoleillement optimal, accentué par des ouvertures vitrées à tous les niveaux.
Tous les bâtiments offrent des vues traversantes, invitant les usagers à se tourner vers l’ensemble de la ville.
Les failles entre les bâtiments créent trois cours en rez-de-chaussée, ayant chacune son caractère particulier et identifiable :
- À l’est, on accède aux logements et aux stationnements vélos en traversant un espace arboré composé de pins sylvestres, de chênes, de larges massifs de bruyères, d’arbustes de sous-bois et de fougères.
- Au centre, la cour prend la forme d’un jardin semi-public. Plus intimiste et végétalisée au sud, elle s’ouvre au nord vers le boulevard Beaumont avec une placette accueillant les terrasses des restaurants et les accès aux commerces.
- À l’ouest, un grand parvis dessert les deux immeubles de bureaux.
de logements en résidence gérée
de bureaux
de commerces